15 octobre 2014

À titre d’information, nous vous faisons parvenir le texte de la lettre envoyée au Journal de Montréal et au Journal de Québec vendredi dernier en réponse au billet du 30 septembre de Réjean Parent dans les mêmes journaux.  Prenez note que notre lettre a été publiée dans leur édition du 12 octobre.
 Monsieur Parent,
Dans votre billet du 30 septembre dernier, en réponse au texte de M. Mario Dumont, vous comparez le financement public des écoles privées à un puits artésien.  Selon nous, vous faites carrément de l’aquaplanage.  Votre texte est faible  en arguments, ce qui est pourtant inhabituel pour vous, mais surtout  vraiment indigne de la part d’un ancien président de centrale syndicale!
En prétendant que le financement public des écoles privées représente un fléau, vous ne mettez que de l’essence sur le feu, ne réglant en rien la nécessité d’augmenter le financement en éducation dans les deux réseaux.  Par vos propos, vous réclamez de sabrer dans les emplois de milliers de travailleuses et travailleurs syndiqués, dont plusieurs dans votre ancienne centrale syndicale.  Vous connaissez pourtant la réalité du réseau privé de l’éducation.  Vous savez fort bien que les écoles qui sélectionnent leurs élèves sont beaucoup plus nombreuses dans le secteur public, ce qui contribue à augmenter le pourcentage des élèves en difficulté dans les classes régulières de ce même réseau.
Les régions du Québec qui ne comptent aucune école privée sur leur territoire ont les mêmes problèmes que celles qui en comptent : décrochage, pourcentage élevé d’élèves en difficulté dans les classes régulières, etc.  La  faute du privé ?
Nous vous rappelons que la décision du Congrès de la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ) de 2012 réclamant la réduction progressive jusqu’à l’arrêt complet du financement public des écoles privées était conditionnelle à l’élaboration d’un protocole d’intégration du personnel du réseau privé au réseau public. Ce protocole n’existe toujours pas, cessez donc de demander la réduction du financement!  Votre conviction d’alors, l’avez-vous perdue avec votre prise de retraite?  Certains parleraient de langue fourchue…
Vous vous plaignez que les plus riches de la société ne paient pas leur dû et pour une fois que leur argent sert la société québécoise en réduisant le coût de l’un de ses services publics, vous voulez leur retirer cette contribution et augmenter le fardeau de la classe moyenne.
La réalité du secteur privé, vous la connaissez, M. Parent. Vous savez fort bien que ce n’est que la minorité de ses écoles qui sélectionne les élèves selon leurs résultats académiques et pourtant, vous continuez de nager dans la mare des arguments éculés, dont la concurrence déloyale du privé qui priverait le public de ses meilleurs élèves. 
Les deux réseaux d’éducation ont des problèmes communs criants. Nous avons intérêt à travailler ensemble pour améliorer l’éducation au Québec plutôt que de jouer le jeu des politiciens de nous diviser pour mieux régner et ce n’est certainement pas en pataugeant dans leur mare qu’on arrivera à renverser le tsunami des effets des compressions budgétaires que nous subissons tous.  À bon entendeur.
Stéphane Lapointe, président
Martine Dion, 1re vice-présidente
Fédération du personnel de l’Enseignement privé (FPEP-CSQ)