Les écrans : une collaboration triangulaire essentielle
27 janvier 2025
Une collaboration triangulaire essentielle
La multiplication des écrans à l’école a définitivement un impact sur l’enseignement et sur l’apprentissage des élèves. Or, tout ne se joue pas uniquement en classe. Bien au contraire, comme les écrans sont omniprésents dans la vie de la majorité des jeunes, c’est aussi à l’extérieur des murs de l’école que la technologie peut entraîner des répercussions. Et quand c’est le cas, les problèmes vécus à l’extérieur peuvent facilement s’inviter à l’école, voire dans la salle de classe, pendant les cours.
D’entrée de jeu, selon une enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire en 2019, près de la moitié des élèves déclaraient passer en moyenne 2 heures ou plus par jour sur Internet durant la semaine, alors que les fins de semaine, c’est 65 %.[1] C’est donc dire que les jeunes passent beaucoup de temps sur leur écran en dehors des heures de classe. Leur vie se déroule en partie en mode virtuel, ce qui peut entraîner de multiples conséquences, dont la cyberintimidation.
Selon l’étude canadienne Young Canadians’ experience with electronic bullying auprès de jeunes de 12 à 18 ans de partout au pays « 14 % ont déclaré avoir été victime de cyberintimidation trois fois ou plus au cours du dernier mois précédant l’étude. Un ou une jeune sur dix a affirmé avoir posé des gestes de cyberintimidation une ou deux fois durant le dernier mois, et un ou une sur 20 l’aurait fait trois fois ou plus.[2] » Ce type d’intimidation a des répercussions directes sur le comportement et sur l’attention des jeunes en classe. Elle touche aussi la vie à l’école, ce qui peut aussi générer des problèmes relationnels en classe.
Outre la cyberintimidation, la bonne disposition des jeunes pour apprendre demeure aussi un enjeu relié à l’utilisation des écrans à la maison. En effet, ceux « qui, après l’heure du coucher, passent plus de 2 heures à jouer à des jeux vidéo, à clavarder, à texter et à naviguer sur Internet sont plus nombreux à déclarer qu’ils manquent souvent ou très souvent de sommeil à cause d’Internet que ceux qui le font pendant moins de 2 heures (44 % [comparé à] 15 %).[3] » Le contrôle parental est donc de mise afin de réguler les heures de sommeil nécessaires pour que leur enfant soit bien concentré en classe. Il s’agit là d’un impératif non négligeable pour la réussite des élèves.
Par conséquent, il est fondamental, selon la FPEP, de favoriser une étroite collaboration et de mettre en place un processus d’éducation et de sensibilisation à la gestion du temps d’écran des jeunes en classe, mais surtout en dehors des heures d’école. La triangulation implique ainsi les trois acteurs suivants : le personnel cadre de l’école et tout le personnel scolaire, tous deux artisans de la sécurité, de l’enseignement et de la réussite des élèves, et les parents, responsables de l’éducation et des bonnes dispositions de leur enfant dans son apprentissage et dans sa socialisation. Et en complémentarité à cette collaboration, le gouvernement doit aussi être un acteur actif et positif par la mise en place de politiques (résultantes des données obtenues lors de consultations publiques) et par des campagnes de sensibilisation. Cette interrelation collaborative ne pourra qu’être bénéfique pour la santé et pour la réussite des élèves à l’école.
[2] https://mediasmarts.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/young-canadians-electronic-bullying.pdf