20 janvier 2025

L’élève au centre de son apprentissage

Si les écrans existent en classe depuis plusieurs années, les élèves de la dernière décennie ont assisté à la prolifération des outils numériques en classe, nettement plus présents et utilisés dans la pédagogie du personnel enseignant. Or, et encore plus depuis la pandémie de COVID-19, ces outils exposent les jeunes aux écrans à la maison et à l’école. Selon les informations recueillies auprès de nos membres, cette surexposition a un impact direct sur l’implication de l’élève, aujourd’hui plus que jamais.

Pensés à la base pour appuyer et accompagner les élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage (même si prendre des notes numériques ou lire un texte numérisé n’entraînerait pas de plus-value pour l’apprentissage), les outils numériques se sont démocratisés, ce qui entraîne une banalisation de leur utilisation dans la classe. Le personnel enseignant a d’ailleurs remarqué plusieurs effets négatifs chez la nouvelle génération. Parmi ces effets, on retrouve une difficulté à se mobiliser pour commencer, mais aussi à accomplir la tâche demandée. Cette difficulté à s’impliquer dans leur apprentissage réside dans leur posture passive face à l’apprentissage, une posture grandement amplifiée par l’école à distance. L’élève est ainsi davantage téléspectateur de son apprentissage plutôt qu’acteur. C’est la raison pour laquelle ce manque d’autonomie fragilise la compréhension et l’acquisition de compétences des élèves.

De plus, la disponibilité des écrans en classe est une grande source de distraction. Dans un monde idéal, les élèves utiliseraient leurs outils numériques de façon responsable, uniquement à des fins pédagogiques. D’ailleurs, selon un rapport de l’INSPQ en novembre 2023 sur les écrans et les jeunes, l’utilisation  « à des fins personnelles des appareils numériques individuels en classe conduit l’étudiant à être en multitâche numérique, une activité qui entraînerait une baisse de l’apprentissage tel que défini par le score obtenu à un questionnaire de mémorisation et de compréhension à la suite d’une présentation académique.[1] » Il en serait de même pour la présence du téléphone cellulaire, même éteint, sur le bureau.

La FPEP croit donc qu’il faut avoir comme objectif de réellement placer l’élève au centre de son apprentissage. Comment y arriver ? D’abord, l’éducation et la sensibilisation demeurent des impératifs à considérer en enseignement. En effet, même s’ils sont de grands consommateurs de contenus sur les réseaux sociaux, les jeunes ont tout de même un grand manque d’habiletés numériques, surtout quand il s’agit de tâches scolaires. Leur comportement éthique envers l’outil numérique doit être enseigné et balisé. De cette façon, l’élève sera en mesure d’utiliser efficacement ses ressources numériques dans un but pédagogique, ce qui pourra favoriser son autonomie et développer les compétences nécessaires à son apprentissage.

[1]  https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/2024-02/3434-utilisation-ecrans-contexte-scolaire-sante-jeunes.pdf