Les écrans : l’intention pédagogique avant tout.
13 janvier 2025
Cette série de trois articles, qui s’appuient à la fois sur les témoignages d’intervenants du milieu de l’éducation, membres de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) et sur les données disponibles dans le milieu de la recherche se veut un état des connaissances en ce qui a trait à l’impact des écrans dans les écoles.
L’intention pédagogique avant tout
D’entrée de jeu, il est bien de savoir que 97 % des membres de la FPEP ayant répondu aux sondages sur le sujet sont favorables à l’utilisation du numérique dans le cadre de leur travail. Cependant, cette forte adhésion aux écrans en classe est tributaire de deux conditions essentielles : ils doivent avoir accès à des formations et celles-ci doivent être adaptées à leur besoin, en plus d’apporter une plus-value pédagogique ou organisationnelle.
Ces besoins demeurent donc très loin de l’intention de répondre à un effet de mode ou de marketing souvent mis de l’avant par des directions d’établissements privés pour attirer et pour séduire une clientèle. Bien au contraire, on introduit une nouvelle technologie en classe et on s’interroge peu sur ce qu’elle pourrait bonifier à long terme pour venir en aide au personnel et aux élèves.
Il est ainsi recommandé de limiter l’utilisation des écrans en classe au minimum afin qu’ils deviennent avant tout un outil au service de la pédagogie, l’intention étant de distinguer ce qui revient à l’apprentissage et ce qui revient au divertissement. L’aspect ludique ne doit donc pas dicter l’utilisation des écrans en classe.
La pandémie de COVID-19 a d’ailleurs été révélatrice des limites, voire des impacts négatifs, de l’omniprésence des écrans dans l’apprentissage. Certes, les effets délétères sur la motivation et sur la mobilisation des élèves dans leur apprentissage ne sont que la pointe de l’iceberg quant à la surexposition des écrans dans le quotidien des jeunes. D’autres impacts, dont les capacités de socialisation, seront abordés dans les articles subséquents.
Cela dit, les enjeux concernant les écrans en classe sont amplifiés par un phénomène récent qui accentue leur utilisation en classe : l’introduction progressive de l’intelligence artificielle (IA) en éducation. Si plusieurs faisaient état d’une plus-value des technologies numériques en classe pour les élèves aux besoins particuliers, par exemple, l’introduction des IA dans la pédagogie renforce la dépendance des jeunes aux écrans.
Devant ces enjeux complexes, dans l’optique où la technologie demeure un impondérable dans le quotidien de la population en général, la FPEP croit que l’utilisation des nouvelles technologies en classe doit être motivée par une intention pédagogique ne pouvant être comblée aussi efficacement par les méthodes dites traditionnelles dans l’apprentissage des élèves.
Les écrans ne doivent pas être une fin en soi, mais un outil comme tant d’autres pour appuyer les intentions pédagogiques déployées en classe.