17 mars 2021

Enseignants comme élèves, nous avons tous été pris par surprise par ce satané virus. Mais, dès le début de l’éclosion, j’ai expliqué à mes élèves que tout se passait comme si nous nous trouvions au beau milieu d’un match de hockey. Peu importe les circonstances adverses, il nous fallait à tout prix terminer ce match, et nous n’avions pas le droit d’abandonner. Nous nous préparions depuis sept mois pour participer aux finales de la coupe Stanley, et ce n’était pas le temps de laisser tomber.

Ce message a porté fruit. Presque tous les élèves de ma classe de 6e année ont redoublé d’efforts pour réussir leur année scolaire et arriver fin prêts en première année de secondaire.

J’ai fait la même chose de mon côté. Je me suis relevé les manches et j’ai multiplié les heures de travail pour faire face à la nouvelle situation. Si je voulais que mes élèves maintiennent le même rythme de travail, il fallait que je prépare le matériel à l’avance, que je fasse un suivi régulier des corrections, que j’assure une bonne gestion des fiches et que je réponde aux centaines de courriels que je recevais au cours de la semaine.

L’importance d’encourager et de responsabiliser les élèves

J’estime que ma charge de travail a augmenté d’au moins 60 % avec la pandémie. Mes journées se sont allongées considérablement, mais, comme mes élèves, je me sentais, moi aussi, au milieu d’un match que j’étais bien déterminé à jouer jusqu’au bout. C’est bien d’encourager des élèves par des paroles, mais c’est encore mieux de le faire en montrant le bon exemple.

Au printemps dernier, dès le début de l’enseignement à distance, j’ai insisté auprès de mes élèves pour leur expliquer qu’ils n’étaient pas en vacances. S’ils ne voulaient pas commencer le secondaire dans un état d’anxiété, ils devaient continuer à bien se préparer. Chacune et chacun d’entre eux était responsable de son propre apprentissage, du développement de son sens critique.

Réussir malgré la crise

Presque tous mes élèves ont répondu présent à cet appel et ont travaillé assidûment jusqu’au 23 juin. Les élèves qui n’avaient pas de difficulté se sont même améliorés. Je pense notamment en français alors que les communications écrites entre les élèves et moi se sont multipliées. Chacune et chacun devait faire un effort de réflexion supplémentaire avant de rédiger son message, et cet effort s’est traduit par une amélioration en français écrit.

Malheureusement, la situation des élèves les plus faibles n’a pas changé.

Somme toute, au moins 95 % des élèves de la classe ont réussi à se qualifier malgré la situation exceptionnelle que nous vivions. J’ai multiplié les initiatives pour les soutenir, et je dois préciser que j’ai pu bénéficier d’un excellent soutien de la direction de l’école et de l’ensemble des parents.

Prévoir l’imprévisible

L’année scolaire terminée, j’ai profité des vacances estivales pour faire en sorte d’être encore mieux préparé pour la rentrée en septembre dans le contexte de la pandémie. J’ai donc procédé à la numérisation de tous les documents utilisés pour mon enseignement, dont les cahiers d’exercices, les feuilles de devoirs et ainsi de suite. L’éclosion de la pandémie, au printemps, avait pris tout le monde par surprise, mais j’étais déterminé à prendre les moyens pour que ça ne se reproduise plus. Effectivement, le retour en classe, en septembre, s’est très bien passé, et il en a été de même pour l’ensemble de l’année scolaire, jusqu’à présent.

La grande leçon transmise à mes élèves

Aujourd’hui, quand je fais un retour sur les événements depuis le mois de mars 2020, je suis, somme toute, très satisfait de la façon dont tout s’est déroulé. Sur le plan professionnel, je suis content d’avoir pu continuer à assumer, sans interruption, mes devoirs et responsabilités comme enseignant.

Je me réjouis également du fait que mes élèves et moi, nous n’avons pas agi en victimes de la pandémie. Au contraire, je les ai encouragés à tirer profit de cette situation, au départ négative, pour démontrer leur débrouillardise, leur autonomie et leur capacité à se dépasser. La grande majorité d’entre eux y sont parvenus, et ils peuvent en être fiers.

Je n’ai aucun doute que, lorsque cette crise sanitaire sera derrière eux, mes élèves auront retenu la grande leçon que j’ai voulu leur transmettre : plutôt que de subir les événements, mieux vaut réagir pour influencer leur cours et grandir à travers eux.